Enfin une bonne nouvelle?

Bonjour à tous,

Je sais, je suis totalement absente du blog ces derniers temps, mais je suis certaine que je pourrai bientôt remettre le blog à jour régulièrement.

Je reviens en tout cas aujourd’hui pour parler de la réforme qui est en train de se faire au niveau de l’éducation à Madagascar. J’en ai entendu parler sur les réseaux sociaux où notre ministre de l’éducation nationale Paul Rabary est plus ou moins actif. C’est nouveau , un ministre Malgache sur Facebook. Il est jeune, ça joue certainement. Pour le moment, c’est le seul Ministre que je connais et qui est présent sur Facebook. Bref.

Plan sectoriel de l’éducation…voilà de quoi il est question. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que la question de l’éducation et de l’enseignement à Madagascar me touche vraiment. J’ai publié ici et ici des billets dans lesquels je dénonce ce qui me semble inefficace et …nul! Appelons un chat, un chat ! L’enseignement par certains maîtres FRAM (certains, pas tous), l’enseignement en français, les infrastructures médiocres, etc. Je crois qu’on a tous compris que l’amélioration du système d’enseignement ne fait pas partie des priorités sur la liste de ce qu’il y a à améliorer à Madagascar.

Toutefois, ces derniers temps, j’ai lu quelque part que la Banque Mondiale a publié un rapport selon lequel le système d’enseignement à Madagascar n’était pas aux normes. Fallait-il un tel rapport pour s’en rendre compte ? Le dernier des ignorants le sait, mais bon, la Banque Mondiale a l’avantage d’être une grosse structure. Grosses structures = financement en perspective = on les écoute ! Qu’importe, notre jeune ministre Paul Rabary et son équipe semblent avoir été sensibles au rapport en question et cette réforme est donc en route.

J’ai lu cette interview du ministre et j’ai crié de joie intérieurement quand il a évoqué le cas de certains maîtres FRAM qui ne reçoivent pas de formation, qui ont parfois arrêté après seulement 5 années d’école (non, vous ne rêvez pas) et qui enseignent dans de nombreuses écoles à Madagascar. J’ai crié de joie intérieurement quand il a reconnu que ces maîtres FRAM là gangrènent le système. Ok, il n’a pas dit ça comme ça, mais il a compris qu’il y a un souci à ce niveau, quoi ! Certes, j’aurai voulu qu’il dise « ils ne sont pas faits pour enseigner…qu’on leur coupe la têêêêêêêêête !!! » (vous savez, comme dans Alice au pays des merveilles) Certes, il a parlé de formations pour les maîtres FRAM au lieu de dire qu’il faut obliger les personnes diplômées dans l’enseignement à enseigner (parce que leur formation a coûté des budgets faramineux à l’État) , mais je me dis que reconnaître qu’il y a quelque chose qui ne va pas est déjà un grand pas vers une solution. D’un autre côté, de plus en plus d’enseignants formés et diplômés sont recrutés et ça, c’est aussi une très bonne nouvelle.

Un autre détail, en lisant cette fameuse interview, j’ai eu l’impression que certaines idées ont fait partie d’une certaine lettre à Soahary publiée en juin 2014. J’ai dis « Ils ont le choix à partir de 15ans entre l’enseignement général et l’enseignement technique pour apprendre directement un métier.» et Paul Rabary a dit:« Après les neuf ans d’école, l’élève a le choix : soit continuer l’enseignement général, soit se lancer dans l’enseignement technique et la formation professionnelle. » Oui, je sais bien que les idées de ce plan sectoriel viennent d’équipes de hauts techniciens etc., mais je suis contente d’avoir eu, il y a quelques années déjà, la même idée que ces hauts techniciens.

Je suis également tombée sur le blog d’une jeune femme prénommée Sophie. Elle évoque divers points que j’ai évoqué il y a quelques années dans de précédents billets. Et je suis très contente ! Je suis contente de ne pas être la seule à me poser des questions sur le sujet. Je suis également contente de constater que plus de gens en parlent. Et surtout, je suis contente que les choses évoluent.

Vous me connaissez (…ou pas), je suis une grande sceptique, surtout sur des questions en rapport avec l’État, les dirigeants, etc. Mais aujourd’hui, je garde mon scepticisme pour moi. Laissons le ministre et son équipe mettre leur projet en place. Je me pose aussi des questions…MAIS j’espère du plus profond de mon être que cette fois, on avance vers quelque chose de mieux.